Renflouer le déficit nutritionnel en lactation
Renflouer le déficit nutritionnel en lactation
Appimilk est un complément alimentaire à distribuer pendant la lactation directement dans l’auge des reproductrices en déficit nutritionnel. Ce sont généralement les cochettes et les truies qui doivent allaiter un grand nombre de porcelets. Explications - Estelle POLETTE Porc Mag sept. 2020.
S’adapter aux besoins des reproductrices. Voilà l'objectif du complément alimentaire Appimilk. Primé en 2019 d’un Innov’Space, ce produit permet de prendre le relais, pour une partie du troupeau, d’une consommation d’aliment trop faible au regard du rang ou du nombre de porcelets que certaines truies doivent allaiter. « La production laitière engendre de fortes dépenses nutritionnelles qui ne sont pas toujours compensées par un ingéré d’aliment suffisant en maternité. Ce risque de déficit nutritionnel (énergétique et / ou protéique) se traduit par de fortes pertes d’épaisseur de lard dorsal voire une mobilisation trop importante du muscle. A court terme, le déficit nutritionnel pendant la lactation peut altérer les poids de sevrage, les futures performances de reproduction et à moyen terme il peut réduire la longévité des truies », rappelle Pierre-Stéphane Revy responsable R & D et Formulation Vilofoss.
Une étude récente(1) a montré que les besoins de la truie en lactation sont de 45 g de lysine/j/truie pour 13 porcelets par portée. Ils augmentent de 3 g par porcelet supplémentaire.
CIBLER LES TRUIES EN DÉFICIT
Dans cet essai, seulement 14 % des cochettes couvraient leur besoin en lysine du fait du faible ingéré. Par ailleurs, concernant la mobilisation corporelle des truies, au-delà de 2 mm de perte d’ELD en lactation, chaque millimètre supplémentaire perdu diminue la taille de la portée suivante d’au moins 0,2 porcelet(2). Pour créer ce complément, l’ingénieur s’est donc basé sur ces données récentes des besoins en lysine des truies en fonction notamment de la taille de leur portée. Appimilk peut ainsi être distribué pendant la lactation des reproductrices dont la différence entre la quantité de lysine digestible ingérée et leur besoin met en exergue un déficit.
Les cochettes qui mangent peu ou les portées à plus de 13 porcelets en font généralement partie.
+ 500 G AU SEVRAGE
Particulièrement concentré, AppiMilk contient des oligoéléments, des vitamines, des enzymes (phytase, xylanase, glucanase) et des sous-produits de fermentation afin d’optimiser la valorisation des nutriments de la ration. Sous forme granulée, il se distribue à raison de 100 g par jour pendant toute la durée de la lactation. Avec un prix de 3,95 €/kg, 25 jours de traitement reviennent à donc à 10€/truie/cure. Si l’on considère qu’en moyenne 25 % des truies d’une bande sont concernées, cela revient à environ 1 562 €/ an pour un élevage de 250 truies.
Un essai en élevage de production de 800 truies identifié comme présentant globalement de faibles ingérés a montré une amélioration de 500 g de poids individuels au sevrage (21 jours) en présence de ce complément. D’autres essais sont en cours afin d’évaluer l’effet de ce produit sur le cycle suivant et notamment sur les performances de reproduction des cochettes : taux de fécondation en saillie première, nombre de porcelets nés-totaux et nés-vivants par portée… De quoi renforcer encore l’intérêt porté à ces reproductrices si particulières.
(1) Lysine Requirements of Lactating Sows (Benthem de Grave and Molist Gasa, 2016), rapport Schothorst Feed Research
(2)Lefebvre, 2005.
"JE N’AI PLUS AUCUNE TRUIE MAIGRE"
Didier DANFLOUS Eleveur naisseur -engraisseur à Sabaillan (32).
"Nous avions décelé des problèmes de poids de porcelets au sevrage : moins de 6 kg par porcelet sevré à 28 jours d’âge pour 12,5 à 13 sevrés par portée. Pourtant nos truies consommaient bien en maternité avec un plafond de 9 kg d’un aliment déjà assez riche en lactation. Les montées de lait étaient bonnes et les porcelets étaient beaux jusqu’à environ 15 jours d’âge. C’est après que leur croissance ralentissait. Ce phénomène s’observait sur l’ensemble du troupeau.
J’ai testé Appimilk il y a un an sur les cochettes et les truies de rangs 1 et 2. Puis lorsque j’ai observé ses premiers effets, à savoir, un meilleur état des reproductrices au sevrage et des chaleurs plus visibles, plus rapides et mieux groupées, j’ai décidé d’étendre sa distribution à l’ensemble du troupeau. Depuis, je n’ai plus aucune truie maigre au sevrage. La quantité d’aliment nécessaire pour les retaper s’est donc réduite d’un kilo.
En plus d’une augmentation de productivité, les poids individuels de sevrage se sont améliorés pour atteindre 7 à 7,5 kg. Néanmoins, il faut noter que le début de la distribution de ce produit est concomitant d’un autre changement : le passage d’une distribution de fer oral injectable comprenant à la fois un anticoccidien et un apport en fer."
A raison d’une dosette par truie en maternité, la distribution d’Appimilk en top feeding directement dans l’auge prend seulement une minute aux éleveurs chaque matin.
MODE D'EMPLOI 100 grammes / truie / jour pendant toute la durée de lactation.
Appimilk se présente sous forme de mini-granulés.
Distribuer AppiMilk en top feeding sur l'aliment truie.
Sac de 25 kg.